jeudi 27 mars 2014

Positionner correctement sa selle pour éviter les lésions ostéopathiques

La selle est à la fois instrument de confort et casse-tête chinois quand elle n'est pas adaptée!

Je ne pars pas dans l'optique de vous apprendre à choisir une selle, ce n'est pas mon métier ! Allez voir ce blog, c'est une mine d'informations à ce sujet et Eugénie n'hésitera pas à vous conseiller dans le choix d'une selle adaptée à votre cheval.

Non, l’intérêt de cet article est vous apprendre à positionner votre selle pour limiter les dommages ostéopathiques.

Tout d'abord,  voyons vite fait comment  fonctionne un cheval en mouvement.
Cette animation d'un fabricant de selle vante les mérites de son arçon mais dans notre cas, ce qui nous intéresse, ce sont les mouvements de la colonne et des épaules.



A partir de là, voyons un peu quels sont les points à surveiller pour seller correctement.


Donc en résumé, il faut surveiller que 
- l'arçon ne soit ni trop étroit ni trop large
- les matelassures ne dépassent pas la dernière côte
- la forme de la selle soit adaptée à la forme du dos du cheval
- les épaules ne soient pas bloquées par la selle.

Lors de ma pratique ostéopathique, je trouve régulièrement des lésions provoquées par une selle mal-adaptée (épaules, garrot, vertèbres, ...).
Comme l'expliquait si bien le Docteur Giniaux, "la colonne vertébrale du cheval est une clé de voûte avec son point fort en la 13ème vertèbre dorsale. La position habituelle du cavalier en selle est sur la 9ème dorsale donc en avant de cette clef de voûte et en sur-charge sur les épaules.

Sur le schéma, la clé de voûte est symbolisée par le point bleu.



Si le poids se répercute sur la 12ème et 13ème dorsale (sommet de la colonne), les muscles ont moins d'effort à fournir car les forces sont mieux reparties entre l'avant et l'arrière main. Monté ainsi, l'animal ne peut plus passer son cavalier devant lui, il peut engager ses postérieurs sous la masse et tout le mouvement en est amélioré."

En résumé, une selle trop en avant ne repose que sur les trapèzes dorsaux alors que si elle est bien positionnée, le cavalier est à la fois porté par les trapèzes et le grand dorsal.



Voyons comment reconnaître ostéopathiquement que votre selle n'est pas adaptée à votre cheval.

  • La lésion la plus courante concerne les épaules.
Une selle trop avancée sur le garrot ou avec des pointes d'arçon trop en avant comprime le haut des scapulas. 

Ne pas oublier que la partie avancée d’une selle (partie souple des quartiers) pourra s'écarter de l’épaule mais que la partie fixe/rigide , l’arçon, ne pourra jamais le faire.
On se trouvera donc avec des extensions des membres de plus en plus réduites ce qui implique une perte d'amplitude et d'engagement. Dans les cas les plus extrêmes, on observera des boiteries, des tendinites,....

Pensez à laisser l'espace de 2 doigts derrière l'épaule sinon vous risquez d'avoir une selle sur la scapula comme sur le schéma ci-dessous.
On voit aussi sur ce schéma que le point de gravité de la selle n'est pas sur la clé de voûte.


  • Le garrot
On peut catégoriser les blessures au garrot en 2 sortes: la première due à une arcade trop étroite et la seconde due à une arcade trop large. 
Une ouverture de selle trop étroite endommage principalement les muscles, et les contractures en résultants provoque des déplacements/blocages ostéopathiques. Une selle trop large quand à elle reposera directement sur les vertèbres, n'étant plus portée par les muscles, et abîmera les épineuses ( pouvant aller jusqu’à l'arthrose et l'ossification...)


  • Les dorsales
Une vertèbre est composée de plusieurs parties:
    • un corps vertébral
    • un foramen vertébral où passe la moelle épinière
    • un processus épineux (ce que l'on sent quand on passe la main sur la colonne vertébrale) protégé par le ligament supraépineux
    • 2 processus transverses (ou apophyses transverses) qui servent de point d'attache aux muscles et aux ligaments qui contrôlent la flexibilité de la colonne vertébrale.
Là encore, quand on selle, il faut vérifier quelque chose: la gouttière. Une trop étroite appuiera sur les processus transverses au lieu de reposer sur les masses communes et une gouttière trop large présentera le même souci qu'une arcade trop large: un appui direct sur les épineuses et en prime une compression du ligament supra-épineux.
Attention aussi à votre tapis qui peut aussi provoquer des lésions s'il comprime la colonne.



  • les lombaires
Des matelassures trop longues qui dépassent la dernière côte donc appuient sur les lombaires provoquent aussi à la longue des lésions.


En résumé, si l'on veut travailler correctement son cheval et pourquoi pas participer à des compétitions équestres, il est nécessaire d'avoir une selle.

Trouver  une selle qui va comme un gant à son destrier limitera fortement les lésions des épaules et de la colonne vertébrale.
Il fonctionnera mieux dans sa globalité et vous ressentirez immédiatement la différence au niveau des allures et du déplacement.

Mais je trouve tellement de chevaux avec des épaules bloquées et des lombaires en lésion qu'il y a encore beaucoup de travail à accomplir de ce coté là.



Bref, si vous positionnez votre selle correctement et que celle-ci es adaptée, vous éliminerez  90% des lésions que je constate sur la plupart des chevaux que je manipule. Çà laisse à réfléchir.

mardi 4 mars 2014

La longévité du cheval

On se demande souvent pourquoi un âne vit facilement 40 ans alors  que l'espérance de vie d'un cheval est beaucoup plus réduite. 
J'ai trouvé un article très intéressant sur le site Equi-libre sur l'espérance de vie de plus en plus courte de nos chers équidés.

Espérance de vie des chevaux

Longévité de 50 ans mais espérance de vie moins de 15 ans! Un grand écart qui fait mal ! Le constat est amer. Le décalage entre la longévité programmée et espérance de vie est accablant. Il semblerait qu’en fréquentant l’homme, le cheval a du mal à s’assurer un bon avenir.
esperance_01
L’âne s’en sort visiblement mieux en vivant le plus souvent en extérieur. Sans doute la considération sociale sauve l’âne mais tue le cheval. L’âne est considéré comme « vulgaire » alors que le cheval assure une place sociale à son propriétaire. Le cheval est soi-disant « choyé » dans son écurie alors que l’âne vit dehors.
Poussons encore plus loin les comparatifs : le poney, qui n’est autre qu’un robuste petit cheval que l’homme a modelé pour travailler dans les mines, bénéficie lui aussi d’une espérance de vie supérieure à celle du cheval. Les centres équestres constatent une vie plus longue chez le poney, qui est plus rarement dans un box et très souvent sans fers. Où que l’on se tourne, nous constatons que les équidés qui échappent à l’intervention humaine s’en sortent mieux en ayant une espérance de vie plus longue ! Le cheval libre en espace ouvert s’en sort beaucoup mieux que le cheval « soigneusement » entretenu dans son box, ferré et soumis au mors. Si l’importance de l’écart entre l’espérance de vie – moins de 15 ans - et la longévité – 50 ans - est désespérant, il est tout aussi stupéfiant d’apprendre dans un article du docteur vétérinaire Guy SOUFFLEUX que « les autopsies réalisées en 1989 à l'Institut de Pathologie du Cheval de Dozulé (14), sur des chevaux adultes, surtout de compétition, nous révélaient que 58 % étaient morts de pathologies digestives et 12 % de pathologies non infectieuses de l'appareil locomoteur »… 
cheval_yves_web
Alerté par cette incroyable constat, nous avons cherché à comprendre comment nous en étions arrivés là. Le cheval moderne aurait-il un défaut récurrent. Serait-il à ce point mal « conçu » par la nature. La sélection naturelle n’aurait-elle pas fait son travail au point de laisser survivre des individus fragiles ?… Bizarre, bizarre. En 2001, la thèse des docteurs vétérinaires LEBLOND A., LEBLOND L., SABATIER P. , SASCO A.J., observait qu’il y avait, pour un cheval, 11 fois plus de chance de mourir de coliques que de vieillesse…Troublant mais explicable.

Devant un tel constat comment ne pas préconiser un remède simple et efficace : libérer les chevaux enfermés ! Habitants un pays d’élevage de chevaux destinés à la boucherie, nous nous approchons des vétérinaires locaux qui confirment que cette population n’est pas touchée par les coliques ou autres troubles digestifs et ne révèlent pas de pathologie liés à l’appareil locomoteur. Les chevaux libres que nous côtoyons depuis plusieurs décennies ne sont pas plus pas touchés par ce type de désordre. Lors d’un voyage sur l’île de Barbuda, où circulent librement les juments, pas de signalement significatif… D’où vient donc cette « maladie » qui tue les chevaux les plus surveillés de France ? En effet nous constatons que les chevaux les plus « choyés » sont mystérieusement frappés par ces coliques, véritable hantise des propriétaires.

kestrel_vanilleY aurait-il une calamité qui frappe les chevaux au point de les faire mourir si jeunes ?!?

Oui, il y en a une… c’est bien l’inadéquate intervention de l’homme dans la vie du cheval qui le fait souffrir systématiquement et mourir prématurément ! Dans toutes les études sur les problèmes digestifs que nous pouvons consulter en France ou à l’étranger, à aucun moment le quotidien de vie imposé par l’homme n’est mis en cause de façon primordiale. C’est pourtant lui qui génère un processus destructeur et déclenche un véritable engrenage infernal. Seule une approche holistique peut déterminer l’origine de cette catastrophe pour le cheval. Deux éléments majeurs sont légèrement abordés et souvent ignorés dans les thèses et études diverses consacrés au problème des troubles digestifs : 1- la sédentarité 2- l’alimentation
Quand une étude arrivant du Texas (1) révèle que les chevaux présentant des « tics à l’air » sont particulièrement sujets aux coliques, elle dit sans le dire que des chevaux enfermés, donc sujets à des dérèglements comportementaux et soumis à l’immobilisme, sont incapables de s’assurer un transit intestinal conforme. Était-il vraiment nécessaire de produire une longue étude sur le sujet pour constater que l’enfermement d’un individu qui doit parcourir 10 à 20 kilomètres quotidiennement pose un problème induit de transit. D’autre part, il existe bien un lien direct entre la distribution de la nourriture et les coliques.
chevaux soula 01
Un cheval libre sur un espace ouvert passe 70 % de son temps à manger. En box ou en paddock, le faible nombre de repas incite le cheval à une rapide surconsommation qui génère inévitablement des problèmes gastriques mais aussi un ennui certain. Le cheval n’a plus rien à faire entre les repas. En milieu libre et ouvert, le cheval prend 12 à 15 repas par 24 h. L’estomac, « poche chimique » d’une dizaine de litres, petite par rapport à la corpulence du cheval, le contraint à fractionner la prise d’aliments. Cette fonction l’occupe en permanence. La lente mastication stimule les glandes salivaires et le fonctionnement de l’estomac. En box, pour compenser, le cheval n’hésite pas à « manger » sa porte ou sa litière et risque avec la paille et les copeaux une « impactation » au niveau du gros intestin. Séjournant dans un paddock ou dans un pré, pollués au sol par l’urine et les crottins, pour passer le temps il grignote, des aliments ou de la terre porteurs de germes. De leur coté les granulés, trop rapidement ingérés, réduisent dangereusement la mastication nécessaire au déclenchement digestif.
quatuor_chevauxDoit-on rappeler que le cheval n’est pas un oiseau, mais un mammifère brouteur herbivore mono-gastrique. Lui offrir des graines comme base d’alimentation parce que, entre autres raisons, on ne veut, on ne sait ou on ne peut pas lui assurer les 12 repas dont il a besoin, reste et demeure une aberration sans nom qui augmente considérablement le risque de troubles digestifs.
La qualité de l’eau est aussi un élément important. Nous avons tous observé que les chevaux vivant en milieu ouvert préfèrent l’eau saine d’un ruisseau à l’eau « trafiquée » du robinet. Nous n’aborderons pas ici l’influence de la qualité de l’air respiré –poussières, pollution…- qui elle aussi peut porter préjudice. Voilà pour les implications majeures d’un confinement et d’une douteuse alimentation « contrôlé » par l’homme. Avec 2 ou 3 repas par 24 h, nous sommes loin de ce que réclame le métabolisme du cheval. Immobile et contraint en un espace restreint et monotone, le cheval développe des pathologies diverses qui s’empilent et le font mourir jeune. Comme pour le ferrage qui participe à une mauvaise élimination des toxines et provoque de graves désordres, l’alimentation désastreuse ainsi que les néfastes conditions de vie au quotidien « bousillent » lentement mais sûrement notre animal favori. Sordide évidence.
poulain_enfant
La réalité sociale et économique est-elle en capacité de supporter un changement d’attitude et de pratique. Pas sûr ! Trouver des espaces pour le bien des chevaux demande une organisation qui risque fort de perturber « le juteux marché du cheval ». Et puis on désire tant avoir son cheval à sa porte, sous nos yeux comme pour nous rassurer. On le rentre la nuit alors que le cheval a principalement une activité nocturne. C’est un noctambule que nous contrarions en l’enfermant la nuit. Anthropomorphisme, quand tu nous tiens ! Les habitudes sont ancrées, les enjeux financiers trop importants. 150 000 tonnes de granulés, 330 vétérinaires spécialisés équins qui n’auraient plus à soigner des "coliques" et autres pathologies induites directement par l’homme. Ces « spécialistes » équins devraient avoir une obligation de conseil et de résultat, ce qui changerait les données du problème. C’est eux qui devraient imposer la mise au vert des chevaux en définissant un protocole de transition entre box et espace ouvert. Tout ceci serait bien plus gratifiant et surtout plus efficace en termes de soin ! Notre pays dispose pourtant d’espace pour les chevaux. Nombre d’agriculteurs seraient disposés à les prendre sur des terrains souvent destinés à des cultures peu rentables ou en jachère. Mais porter son « budget cheval » à un paysan plutôt qu’aux intervenants qui font croire que le cheval est un malade récurrent, risque bien de créer un désordre « mental » et économique insupportable.
Trop peu veulent de cette mutation pourtant bénéfique pour notre relation avec le cheval. Et puis, il faudrait, pour monter à cheval, se rendre sur son lieu de vie. Inacceptable pour l’homme qui a la fâcheuse habitude de tout ramener à lui. Je veux voir un orque, je l’installe dans un bassin, voir un lion, je le met en cage, monter à cheval, je l’installe en box. Véritablement, le cavalier joue à l’enfant gâté et tant pis pour le cheval. Il souffrira et mourra plus jeune pour son seul bon plaisir. Un cheval va mal ? Pas de souci, tout est sous contrôle… Un « professionnel » va le réparer : « J’attends les pièces, mais repassez vendredi, vous aurez votre cheval en état de marche. » Un coup d’anti-inflammatoires, une névrectomie, deux talonnettes, une facture salée et c’est reparti. Pas pour longtemps car souvent, au mieux ça détruit lentement l’organisme au pire ça craque sans délai d’un autre côté. Avec force interventions vétérinaires, beaucoup d’inquiétude et des résultats contestables, les choses se dégradent sans espoir de rémission.
promise1
Seul un traitement à la source peut ouvrir la voie vers une guérison. Dans le même temps, soigneusement, de savantes thèses oublient la véritable cause des désordres qui tuent les chevaux. La simple vérité est-elle trop difficile à entendre, le changement de comportement trop troublant ? Convient-il de ne surtout pas proposer des solutions alternatives à des propriétaires trop naïfs, trop dociles, trop sourds ??!!? Décidément, la transition du cheval machine de guerre ou agricole au cheval compagnon de « loisir » est bien longue et difficile. Les mauvaises habitudes perdurent. L’armée a su transformer sa « cavalerie » en passant des chevaux aux véhicules automobiles, mais nous a laissé les pratiques anciennes : ferrage, box... Funeste héritage. Ceux qui choisissent d’avoir un cheval enfermé dans un garage se trompent. Aujourd’hui, il y a des motos tout terrain pour remplir la fonction qu’ils souhaitent. Ils pourront ainsi tout à loisir changer un pneu usé, des pièces endommagées et surtout tenter de modifier le carburant. En ce qui concerne le cheval il n’est pas correct, ni possible de le réduire à une mécanique que l’on équipe. Malheureusement il est à craindre que le « cheval tuning » ait encore de mauvais mais nombreux jours devant lui. Nous ne cherchons évidemment pas à culpabiliser mais quand on dit aimer son cheval cela impose un certain nombre de démarches, entre autre connaître et respecter ses besoins vitaux…

esperance_02

Mourir avant 15 ans alors que la nature en offre 50, c’est trop dur !

Devant cette triste réalité, nous ne pouvons qu’être révoltés par notre propre bêtise. Nous avons du mal à garantir le minimum vital aux individus des espèces animales mais aussi à ceux de notre propre espèce. Il semble bien que l’homme – imbéciloprédateur -agit par manque de lucidité. Tous les appels semblent vains. Comment vaincre les blocages psychologiques ? L’homme ne serait donc pas « équipé » pour mettre fin au désespoir des chevaux, ni à celui de l’humanité, ni à celui de la vie sur cette planète que nous aimons. Nous devons devenir une espèce responsable. Répondre à cette espérance serait la plus noble conquête de l’homme!
(1)White-NA ; Tinker-MK ; Lessard-P ; Thatcher-CD ; Pelzer-KD ; Davis-B ; Carmel-DK. Equine colic risk assessment on horse farms : a prospective study. Proceedings of the 39th Annual Convention of the American Association of Equine Practitioners, San Antonio, Texas, USA, December 5-8, 1993. 1993

Triste constat vous ne trouvez pas?
Mais il y a quand même des solutions relativement simples pour que nos chers équidés aient une vie plus adaptées à leurs besoins vitaux... Je vous laisse réfléchir...

Pour ceux qui souhaitent lire un article moins politiquement correct c'est ici

dimanche 2 février 2014

Ostéochondrose de croissance

L'ostéochondrose de croissance est également appelée ostéochondrite ou apophysite. 

D'après Wikipédia, c'est une anomalie de la croissance de l'os (ou ostéogénèse) et du cartilage.
Ce n'est pas une pathologie inflammatoire mais une maladie orthopédique de développement. Cette pathologie est multifactorielle c'est à dire qu'elle peut être causée par plusieurs sources, sources que nous examinerons ensemble un peu plus tard.



Comme nous ne sommes pas, pour la plupart, des spécialistes en anatomie sur le développement osseux, nous allons commencer par (re)voir les bases. 

   1. Description des 3 types d'os

  • Les os longs : la longueur est plus importante que la largeur et l'épaisseur type os du fémur, tibia.
  • Une partie moyenne : le corps de l'os ou diaphyse.
  • Deux extrémités : les épiphyses.
  • Les os plats ou larges : la longueur et la largeur sont plus importants que l'épaisseur tel que le sacrum ou la scapula.
  • Deux faces.
  • Des bords.
  • Les os courts : la longueur, la largeur et l'épaisseur sont à peu près égales type os du carpe ou du tarse.


       2. Structure des os
    • La diaphyse : formée de tissu osseux compact 
    • La corticale : largeur du cylindre creux que forme le tissu osseux compact.
    • La cavité ou canal médullaire : cavité creusée dans la diaphyse, au milieu du cylindre compact.
    • La moelle osseuse jaune : tissu principalement graisseux qui remplit le canal médullaire.
    • Les épiphyses : formées de tissu spongieux comblé de moelle osseuse rouge. Elles ont des surfaces articulaires cartilagineuses qui permettent de s’articuler les unes aux autres.
    • Les métaphyses : segment de l'os compris entre l'épiphyse et la diaphyse.
    • Le périoste : membrane fibro-élastique qui enveloppe l’os entier sauf au niveau des surfaces articulaires et cartilagineuses. Il contient de nombreux vaisseaux sanguins et fournit à l’os une partie de ses vaisseaux nourriciers.



       3. Le cartilage de conjugaison (ou de croissance)

    Les cartilages de conjugaison interviennent, au cours de l’enfance et de l’adolescence de tous les mammifères, dans la croissance des os longs donc dans la taille du futur adulte. 

    L’ossification endochondrale est un processus complexe imparfaitement connu, intervenant chez le fœtus et tout au long de la croissance. ce serait un os qui se forme à l'intérieur même du cartilage, se substituant peu à peu à ce dernier.

    Jusqu’à l’âge adulte, la croissance en longueur des os s’effectue grâce à la prolifération des cartilages de conjugaison, le tout suivi d’une ossification endochondrale. 



    Après ces quelques notions de physiologie, revenons à nos moutons, enfin à nos chevaux...

    Chez le poulain ces lésions dues à l'ostéochondrose s'installent progressivement, sans symptôme, avant l'âge d'un an. L'affection ne se déclare, cliniquement, qu'à l'entraînement vers les 2 - 3 ans du cheval. 

    Cette maladie peut toucher n’importe quelle articulation des chevaux mais certaines d'entre elles sont plus susceptibles de développer la maladie clinique: le  jarret, le grasset et le boulet

    Ces déformations ont fait l’objet de nombreuses études chez le poulain qui présente souvent ce type d’anomalies et plus particulièrement au niveau du carpe (os du genou) une déviation en valgus (genou qui rentre vers l'intérieur par rapport à la ligne médiane)
    L’immaturité du squelette peut être à l’origine de l’évolution d’une telle déformation. Les poulains nés prématurés voient leurs articulations subir des forces de compression trop importantes pour des structures encore fragiles. Les cartilages de croissance des extrémités carpales ou tarsales (os du jarret) peuvent donc être plus sensibles à ces surcharges et développer des croissances asymétriques qui s’ensuivent.

    Nous avons vu ci-dessus que l'ostéochondrose est multifactorielle. Il est temps de découvrir ce qui peut la causer.
    Tout d'abord, explorons les causes in vivo quand le poulain est encore bien au chaud dans le ventre de maman:

    • la génétique: les lésions se développent dès le stade embryonnaire, lors de la génèse de l'os sous-chondral. Une étude scientifique (Carlsten J et al., 1993) traite de ce sujet. Le choix des reproducteurs est aussi un élément important.
    •  la gestation: les traitements administrés à la mère pendant la gestation (vaccins, vermifuges, anti-inflammatoires, produits anesthésiques, etc...) pouvent induire un retard sur le développement physiologique du fœtus. 

    Maintenant, intéressons-nous à ce qui se passe après la naissance. Les déformations post-natales sont, elles, engendrées par certains facteurs influençant directement ou indirectement l’évolution normale du cartilage de croissance :

    •  une mauvaise conformation se traduisant par un défaut d’alignement des segments osseux et donc une mauvaise répartition du poids du corps sur les articulations ;
    •  les erreurs alimentaires en défaut ou en excès. L’excès de calcium peut entraîner de 

      graves lésions irréversibles du cartilage à l’origine d’un retard de la croissance en longueur et de perturbations de l’ossification
    • la surcharge pondérale provoquée par une alimentation trop riche ou énergétique peut également s’avérer très néfaste à la croissance
    •  un exercice excessif qui sollicite les structures cartilagineuses de façon trop intense peut provoquer des lésions importantes du cartilage de croissance. Il existe un agenda de croissance pour toutes les races, n'hésitez pas à vous y référer... A contrario, un défaut d'exercice empêche le développement d'os solides. Tout est un question de dosage.
    • enfin, des traumas externes (fractures, arthrites, ostéomyélite). Ils provoquent une fermeture prématurée partielle ou totale du cartilage de croissance.

    Les signes cliniques incluent un épanchement de l’articulation (présence d'une quantité anormale de liquide synoviale) d’une durée et d’une gravité variables pouvant aller jusqu'à la boiterie. 

    Un diagnostic d’ostéochondrose est généralement confirmé par une radiographie, bien qu’il existe des cas où une arthroscopie (prélèvement d'un bout de l'articulation) est nécessaire pour établir un diagnostic. Les traitements sont fondés sur le débridement arthroscopique (suppression des fragments atteints) et l’objectif principal est de limiter l’atteinte articulaire dégénérative.


    En conclusion, l'ostéochondrose est une affection ostéo-articulaire juvénile, consécutive à 
    une non-ossification de l’os endochondral et pouvant entraîner la présence de fragments ostéochondraux. Certaines incertitudes demeurent quant au processus complet physiologique et pathologique de la croissance osseuse et de la maturation du cartilage articulaire et de croissance. On peut toutefois affirmer que la génétique, l’alimentation, l’exercice et la race sont des facteurs à prendre en compte pour expliquer ce phénomène aux multiples expressions.

    lundi 6 janvier 2014

    Croissance du jeune cheval

    Quel cavalier n’a pas un jour entendu une personne qualifier tel cheval de "précoce" ou tel autre de "tardif", mais quesako? 

    Il est d'usage de dire que les chevaux de courses et les quarter horses sont adultes -comprendre "peuvent être montés" - vers 18 mois alors que les purs sangs arabe et les ibériques ne le sont pas avant leurs 4/5 ans. Les premiers sont donc des races dites "précoces" et les seconds "tardives".
    Cette croyance (très) populaire est totalement FAUSSE!

    Quelque soit leur race, tous les chevaux se développent à la même vitesse du point de vue squelettique, avec plus ou moins de prise de taille les dernières années de la croissance.

    Grâce aux études réalisées par le Docteur Bennett (fondatrice en 1992 de l'Institut d'études équines) ayant pour sujet la croissance du cheval, on a pu déterminer que cette dernière ne se terminait que vers les 6/7 ans de l'animal, confirmée par la fusion des cartilages de croissance situés à chaque extrémité des os (un article y sera exclusivement consacré prochainement).

    De même,  la morphologie et le sexe de l'équidé sont  des facteurs qui entrent dans le calcul permettant de déterminer l'âge adulte. En effet, un cheval grand et long finira de se former plus tard qu'un petit et court poney et un mâle voit sa croissance rallongée (+6 mois en moyenne) par rapport à une femelle.

    Qui plus est, un cheval ne grandit pas de manière désordonnée contrairement à ce que l'on pourrait observer sur des poulains vu les proportions surprenantes que prennent certaines de leurs parties corporelles à certaines périodes.... Et non, la croissance a un sens et celui-ci lui est dicté par le "processus de conversion des cartilages de croissance en os" qui se fait de bas en haut. 
    En termes plus simples, c'est d'abord les os les plus proches du sol qui se soudent en premier et donc plus on se rapproche du dos de l'animal, plus la fusion se fait tard.

     Le premier cartilage à s'ossifier, lors de la naissance, est la 3eme phalange (os du pied) et les derniers sont les vertèbres situées entre la base de l'encolure et le début du thorax (donc la zone du garrot!)

    Avant de continuer, nous allons prendre connaissance de "l'agenda de la croissance" établi par le Dr Bennett et son équipe (je vous joins un petit schéma explicatif afin de rendre ce dernier plus facile à visualiser). 
    Comme nous venons de le voir, le 1er cartilage à fusionner est celui de la 3ème phalange, viennent ensuite dans l’ordre croissant :
    ·         Deuxième phalange: de la naissance à 6 mois
    ·         Première phalange: entre 6 mois et 1 an
    ·         Canon: entre 8 mois et 1,5 ans

    Avant-main
    ·         Os du genou: entre 1,5 ans et 2,5 ans
    ·         Bas du cubitus et du radius: 2 ans à 2,5 ans (les 2 os se soudent ensemble une première fois vers les 3-4 mois)
    ·         Encolure: 2,5 ans à 3 ans
    ·         Portion porteuse du glénoïde (haut du cubitus-radius): 3 ans à 3,5 ans
    ·         Humérus: 3 ans à 3,5 ans
    ·         Omoplate (bas, portion porteuse): entre 3,5 ans et 4 ans

    Arrière-main:
    ·         Acetabulum (partie de l'os coxal qui reçoit la tête du fémur): 18 mois
    ·         Rotules et tarses: 1 mois
    ·         Sacrum (bassin): 12 mois à 18 mois
    ·         Tibia et fémur: 3 ans et 3,5 ans
    ·         Croupe (pointe hanche, pointe fesse, dessus croupe): 3 ans à 4 ans
    ·         Calcanéum ("pointe du jarret"): 4 ans
    http://alecuyerosteoequin.blogspot.fr/


    Tête:
    ·         Os temporaux: 2 à 4 mois
    ·         Os maxillaire et mandibule: 6 mois
    ·         Os occipital: 6 mois à 2 ans
    ·         Os sphénoïde: 6 mois à 4 ans
    ·         Os pariétaux: de 15 mois à 3 ans
    ·         Os frontaux: de 5 ans à 7 ans
    http://alecuyerosteoequin.blogspot.fr/

    Au vu de ces informations, nous pouvons établir 2 choses importantes à retenir:
    1.       Il est impératif de ne "PAS FORCER" un jeune cheval afin de ne pas perturber la formation de son squelette. Certaines méthodes de travail (apprendre l'attache aux poulains en les laissant tirer au renard,  monter trop tôt, trop longtemps et trop régulièrement un cheval juvénile, lui faire répéter souvent et longtemps  des exercices contraignant physiquement, etc...) sont à bannir. De même, certaines coutumes, comme le débourrage précoce monté du cheval , doivent être revues sérieusement pour le bien-être de nos amis à sabots.

    Je me permet de partager avec vous un petit "guide" personnel de la fréquence maximale à laquelle doit être travaillé un cheval en fonction de son âge
    Âge
    Nb de sortie(s)/semaine
    3 ans
    1
    4 ans
    2 à 3
    5 ans
    3 à 4
    6 ans
    4 à 5
    7 ans
    5 à 6

    Bien sûr ce tableau est purement objectif et la durée ainsi que la difficulté de la séance doivent être prise en compte dans le nombre de sorties prévues.
    2.       Et enfin, Il est très important de faire suivre un cheval en croissance régulièrement  (2 fois/an) par un ostéopathe afin d'optimiser son développement. 
          De par sa jeunesse, énergie, croissance, cabrioles, débourrage etc... un jeune cheval peut avoir à compenser beaucoup de blocages physiques. Ces derniers peuvent perturber et modifier de manière importante la formation du squelette de l'animal provoquant pour plus tard d'autres compensations qui seront gênantes (voir handicapantes). Elles seront très difficiles à résorber car installées depuis très/trop longtemps d’où l’importance de s’en occuper le plus tôt possible.

    En conclusion, aucune race n’est dite précoce ou tardive. Tous les chevaux grandissent à une vitesse plus ou moins comparable. Leur développement doit être suivi  sérieusement et il est plus que judicieux de s’entourer de professionnels (ostéopathe, vétérinaire, maréchal, pareur, éducateur…. la liste peut être plus ou moins longue en fonction des compétences personnelles de chaque propriétaire) et de revoir certaines traditions de travail du jeune cheval  pour garantir la meilleure forme à nos compagnons sur de nombreuses années.

    PS : Il est primordial de faire suivre régulièrement les pieds d'un poulain par une personne compétente pour éviter toutes déformations de ces derniers (qui risquerait de se transformer en défaut de membre) et garantir la qualité des aplombs

    Divers

    Avoir son propre cheval est le rêve de nombre d'entre nous. C'est à la fois un grand bonheur mais aussi source de tracasseries.
    Akropol Ka

    S'entourer de professionnels compétents est essentiel. En effet, sans une personne qualifiée pour s'occuper des pieds (pareur ou maréchal), un vétérinaire compétent, du matériel (entre autre une selle) parfaitement adapté à sa monture et un ostéopathe chevronné, la santé du cheval peut en pâtir et donc le rêve d'être propriétaire se transforme en calvaire.


    L'intérêt de faire effectuer un contrôle ostéo à son cheval réside dans le fait que, à un instant T, on fait un "bilan dynamique", palpatoire et biomécanique précis des lésions et des différentes compensations qui ont pu s'installer. 

    En gros, l'ostéopathe regarde le fonctionnement du corps du cheval, sa biomécanique, étudie les différentes compensations et lésions présentent et recherche leurs origines. 

    En partant de là, il va manipuler le cheval afin de le ré-équilibrer, le remettre dans un état physiologiquement correct et faire en sorte qu'il le reste en éliminant les "causes" des blocages découverts. Cela permet d'anticiper et de prévenir les dysfonctions qui "au début ne se manifestent pas cliniquement", c'est à dire que l'on ne peut pas vraiment qualifier de "blessures" et d'éviter des lésions ultérieures plus graves.



    Après une séance, votre cheval aura un nouvel équilibre: disparition des boiteries, amplitude plus grande, voir moins ou plus aucune défense (au pansage, au moment de seller, au travail etc...). 

    Il ne lui restera plus qu'à intégrer son nouveau schéma corporel, ce qui peut être plus ou moins long (de quelques jours à quelques semaines) en fonction des lésions présentes.

    La période de réadaptation n'est qu'un petit sacrifice à faire pour les propriétaires soucieux de la santé de leurs chevaux et ils sont largement récompenser de leur patience lorsqu'ils peuvent de nouveau travailler avec un compagnon "bien dans son corps", c'est le plus beau cadeau!


    En ce qui concerne la régularité des visites, un cheval de loisir, sauf accident de pré ou lors du travail, peut se contenter d'une séance d'ostéopathie par an mais chez un cheval de sport, soumis à de nombreux stress physiques et psychologiques de part un rythme un peu plus soutenu et souvent des conditions de vie un peu éloigné de ses besoins naturels, plusieurs séances peuvent être nécessaire afin de garantir une intégrité physique optimale et permettre à cet athlète d'être toujours au meilleur de sa forme!

    Qu'est ce que l'ostéopathie équine?

    L'ostéopathie est une approche thérapeutique non conventionnelle qui repose sur l'idée que des manipulations manuelles du système musculo-squelettique et myofascial permettent de soulager certains troubles fonctionnels.

    Créée le 22 juin 1874 par le médecin américain Andrew Taylor Still (1828-1917), l'ostéopathie est fondée sur des techniques manuelles visant à la conservation ou la restauration de la mobilité des différentes structures de l'organisme. Méthode thérapeutique à visée préventive et curative, elle se base sur l'idée selon laquelle toute perte de mobilité naturelle des organes les uns par rapport aux autres apparaît au niveau des muscles, des tendons, des viscères, du crâne ou des enveloppes (fascia) et induit des dysfonctionnements

    Le père fondateur de l'ostéopathie équine est le docteur Dominique Giniaux.
    En 1977, par un besoin viscéral de travailler avec ses mains, il se tourne et s’engouffre alors vers l’ostéopathie au contact de Jean Josse, Codirecteur et Cofondateur du COS (College Osteopa-thique Sutherland). 
    « Jean Josse a su faire de moi, non pas un manipulateur, mais un vrai ostéopathe » « L’ostéopathie est avant tout un état d’esprit basé sur un concept découvert et énoncé il y a plus de 150 ans par l’américain A.T. Still et qui s’inscrit en quelques mots : la structure gouverne la fonction. Toute restriction de mobilité d’une structure de maintien, quelle qu’elle soit, entraîne des perturbations locales ou distantes ».
    Par un travail de pionnier, il commence à transposer sa réflexion et sa pratique ostéopathique sur les animaux et particulièrement les chevaux. Il est le premier au monde à pratiquer l’ostéopathie chez le cheval et revendique à haute voix cette antériorité. Pour cela il invente de nombreuses techniques. Concernant la mise au point de ces techniques de manipulation, ses meilleurs professeurs sont les chevaux eux-mêmes… 
    Quelques élèves privilégiés, qui ont reçu son enseignement, sous une forme de compagnonnage, ont pu apprécier d’année en année sa progression. 
    Plus tard, ayant trouvé sa propre méthode pour « enseigner », ceci sous la forme du « Module Giniaux », il a des « élèves » aux Etats Unis, plus tardivement en France ainsi qu’en Allemagne.

    http://www.dominiqueginiaux.net/Site_Officiel_de_Dominique_Giniaux/Portrait.html