dimanche 2 février 2014

Ostéochondrose de croissance

L'ostéochondrose de croissance est également appelée ostéochondrite ou apophysite. 

D'après Wikipédia, c'est une anomalie de la croissance de l'os (ou ostéogénèse) et du cartilage.
Ce n'est pas une pathologie inflammatoire mais une maladie orthopédique de développement. Cette pathologie est multifactorielle c'est à dire qu'elle peut être causée par plusieurs sources, sources que nous examinerons ensemble un peu plus tard.



Comme nous ne sommes pas, pour la plupart, des spécialistes en anatomie sur le développement osseux, nous allons commencer par (re)voir les bases. 

   1. Description des 3 types d'os

  • Les os longs : la longueur est plus importante que la largeur et l'épaisseur type os du fémur, tibia.
  • Une partie moyenne : le corps de l'os ou diaphyse.
  • Deux extrémités : les épiphyses.
  • Les os plats ou larges : la longueur et la largeur sont plus importants que l'épaisseur tel que le sacrum ou la scapula.
  • Deux faces.
  • Des bords.
  • Les os courts : la longueur, la largeur et l'épaisseur sont à peu près égales type os du carpe ou du tarse.


       2. Structure des os
    • La diaphyse : formée de tissu osseux compact 
    • La corticale : largeur du cylindre creux que forme le tissu osseux compact.
    • La cavité ou canal médullaire : cavité creusée dans la diaphyse, au milieu du cylindre compact.
    • La moelle osseuse jaune : tissu principalement graisseux qui remplit le canal médullaire.
    • Les épiphyses : formées de tissu spongieux comblé de moelle osseuse rouge. Elles ont des surfaces articulaires cartilagineuses qui permettent de s’articuler les unes aux autres.
    • Les métaphyses : segment de l'os compris entre l'épiphyse et la diaphyse.
    • Le périoste : membrane fibro-élastique qui enveloppe l’os entier sauf au niveau des surfaces articulaires et cartilagineuses. Il contient de nombreux vaisseaux sanguins et fournit à l’os une partie de ses vaisseaux nourriciers.



       3. Le cartilage de conjugaison (ou de croissance)

    Les cartilages de conjugaison interviennent, au cours de l’enfance et de l’adolescence de tous les mammifères, dans la croissance des os longs donc dans la taille du futur adulte. 

    L’ossification endochondrale est un processus complexe imparfaitement connu, intervenant chez le fœtus et tout au long de la croissance. ce serait un os qui se forme à l'intérieur même du cartilage, se substituant peu à peu à ce dernier.

    Jusqu’à l’âge adulte, la croissance en longueur des os s’effectue grâce à la prolifération des cartilages de conjugaison, le tout suivi d’une ossification endochondrale. 



    Après ces quelques notions de physiologie, revenons à nos moutons, enfin à nos chevaux...

    Chez le poulain ces lésions dues à l'ostéochondrose s'installent progressivement, sans symptôme, avant l'âge d'un an. L'affection ne se déclare, cliniquement, qu'à l'entraînement vers les 2 - 3 ans du cheval. 

    Cette maladie peut toucher n’importe quelle articulation des chevaux mais certaines d'entre elles sont plus susceptibles de développer la maladie clinique: le  jarret, le grasset et le boulet

    Ces déformations ont fait l’objet de nombreuses études chez le poulain qui présente souvent ce type d’anomalies et plus particulièrement au niveau du carpe (os du genou) une déviation en valgus (genou qui rentre vers l'intérieur par rapport à la ligne médiane)
    L’immaturité du squelette peut être à l’origine de l’évolution d’une telle déformation. Les poulains nés prématurés voient leurs articulations subir des forces de compression trop importantes pour des structures encore fragiles. Les cartilages de croissance des extrémités carpales ou tarsales (os du jarret) peuvent donc être plus sensibles à ces surcharges et développer des croissances asymétriques qui s’ensuivent.

    Nous avons vu ci-dessus que l'ostéochondrose est multifactorielle. Il est temps de découvrir ce qui peut la causer.
    Tout d'abord, explorons les causes in vivo quand le poulain est encore bien au chaud dans le ventre de maman:

    • la génétique: les lésions se développent dès le stade embryonnaire, lors de la génèse de l'os sous-chondral. Une étude scientifique (Carlsten J et al., 1993) traite de ce sujet. Le choix des reproducteurs est aussi un élément important.
    •  la gestation: les traitements administrés à la mère pendant la gestation (vaccins, vermifuges, anti-inflammatoires, produits anesthésiques, etc...) pouvent induire un retard sur le développement physiologique du fœtus. 

    Maintenant, intéressons-nous à ce qui se passe après la naissance. Les déformations post-natales sont, elles, engendrées par certains facteurs influençant directement ou indirectement l’évolution normale du cartilage de croissance :

    •  une mauvaise conformation se traduisant par un défaut d’alignement des segments osseux et donc une mauvaise répartition du poids du corps sur les articulations ;
    •  les erreurs alimentaires en défaut ou en excès. L’excès de calcium peut entraîner de 

      graves lésions irréversibles du cartilage à l’origine d’un retard de la croissance en longueur et de perturbations de l’ossification
    • la surcharge pondérale provoquée par une alimentation trop riche ou énergétique peut également s’avérer très néfaste à la croissance
    •  un exercice excessif qui sollicite les structures cartilagineuses de façon trop intense peut provoquer des lésions importantes du cartilage de croissance. Il existe un agenda de croissance pour toutes les races, n'hésitez pas à vous y référer... A contrario, un défaut d'exercice empêche le développement d'os solides. Tout est un question de dosage.
    • enfin, des traumas externes (fractures, arthrites, ostéomyélite). Ils provoquent une fermeture prématurée partielle ou totale du cartilage de croissance.

    Les signes cliniques incluent un épanchement de l’articulation (présence d'une quantité anormale de liquide synoviale) d’une durée et d’une gravité variables pouvant aller jusqu'à la boiterie. 

    Un diagnostic d’ostéochondrose est généralement confirmé par une radiographie, bien qu’il existe des cas où une arthroscopie (prélèvement d'un bout de l'articulation) est nécessaire pour établir un diagnostic. Les traitements sont fondés sur le débridement arthroscopique (suppression des fragments atteints) et l’objectif principal est de limiter l’atteinte articulaire dégénérative.


    En conclusion, l'ostéochondrose est une affection ostéo-articulaire juvénile, consécutive à 
    une non-ossification de l’os endochondral et pouvant entraîner la présence de fragments ostéochondraux. Certaines incertitudes demeurent quant au processus complet physiologique et pathologique de la croissance osseuse et de la maturation du cartilage articulaire et de croissance. On peut toutefois affirmer que la génétique, l’alimentation, l’exercice et la race sont des facteurs à prendre en compte pour expliquer ce phénomène aux multiples expressions.

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